Devoirs : 7 conseils pour faire cesser le combat avec votre enfant

Quel parent ne s'est jamais énervé face au peu d'enthousiasme de son enfant pour faire ses devoirs ? Quel parent ne s'est jamais senti frustré devant le manque de volonté flagrant de son enfant à comprendre ce qu'on attendait de lui, son manque d'anticipation ou d'organisation ? 
Si vous êtes l'un de ces parents heureux élus dont les enfants adorent l'école, cet article ne vous apportera pas grand-chose. Dans le cas contraire, lisez ce qui suit.

Cet article est une traduction de l'article de Debbie Pincus http://www.empoweringparents.com/parent-child-power-struggles-over-homework.php

Devoirs : 7 conseils pour faire cesser le combat avec votre enfant


Avez-vous l'impression que votre salon se transforme en champ de bataille chaque soir ou presque au moment des devoirs ?  Lorsqu'on y réfléchit un peu, il n'est pas étonnant que la plupart des enfants et des adolescents traînent des pieds quand il s'agit de se mettre à leurs devoirs. Combien d'enfants ont envie de faire quelque chose qui n'est pas vraiment amusant ni agréable? La plupart préfèreront jouer à des jeux vidéo, faire du vélo ou sortir avec leurs amis, surtout après avoir déjà passé une journée entière à l'école, au collège ou au lycée...
Tant que vous pensez être, en tant que parent, responsable des résultats (bons ou mauvais) de votre enfant à l'école, alors vous êtes sous son contrôle.
A la vérité, il y a fort à parier que vous êtes déjà piégé dans une lute de pouvoir avec votre enfant au sujet de son travail scolaire. Tout comme la plupart des parents, vous souhaitez le meilleur pour votre enfant. Vous aimeriez qu'il travaille bien à l'école, et qu'il agisse de façon responsable. Vous vous inquiétez probablement pour son avenir.  Après tout,  les devoirs représentent son principal travail, n'est-ce pas ? Voyons la vérité en face, nous nous inquiétons rapidement dès que nos enfants ne font pas ce qu'ils sont supposés faire, car nous savons à quel point leur travail scolaire est important. Et lorsque vous pensez être le principal responsable des choix que fait votre enfant (la plupart d'entre nous, consciemment ou non, pensons ainsi), l'enjeu est grand. Tous les éléments sont alors réunis pour qu'une "lutte" sans merci démarre entre vous et votre enfant.

Vous harcelez, sermonnez, criez et... rien ne change ?

Si vous avez pris l'habitude de menacer, sermonner, questionner votre enfant, de le harceler ou même de lui crier dessus pour qu'il fasse son travail, bon sang ! (croyez-moi, on est tous passés par là), vous avez probablement l'impression de faire tout ce qu'il faut pour remettre votre enfant sur le droit chemin. Mais si vous vous mettez dans la tête de votre enfant, vous verrez qu'il n'a alors plus d'espace pour penser par lui-même. Et malheureusement, plus nous sommes anxieux, plus nous essayons de le contrôler et de le pousser à faire ce qu'il a à faire. Que se passe-t-il alors ? Votre enfant va résister en poussant dans l'autre sens. C'est là que la lutte de pouvoir commence. En gros, votre enfant vous dit : "Ma vie m'appartient, ne t'occupe pas de mes affaires !" Il s'agit dès lors d'une lutte pour son autonomie qui se joue autour des devoirs et du travail domestique qu'on lui demande de faire. Il est arrivé exactement ce que vous craigniez qu'il arrive.
Les choses s'aggravent pour les parents. Beaucoup d'entre nous sommes piégés par l'idée que nous sommes responsables des choix que nos enfants font dans leur vie. Tant que vous pensez être, en tant que parent, responsable des résultats (bons ou mauvais) de votre enfant à l'école, alors vous êtes sous son contrôle. La raison pour cela, c'est que vous avez besoin que votre enfant fasse les bons choix (faire ses devoirs par exemple) afin d'avoir le sentiment que vous, en tant que parent, faites bien votre travail.  Le comportement de votre enfant devient alors le miroir de vous-mêmes. Vous vous retrouvez alors à sa merci, essayant de lui faire faire ce qui vous validerait, vous, en tant que bon parent. Votre enfant ne souhaitant pas forcément être responsable de votre bien-être émotionnel, il va tout naturellement résister.

Lorsqu'un enfant ne prend pas ses responsabilités, cela peut facilement déclencher tout un éventail d'émotions chez ses parents. Notez que votre enfant n'a pas la cause de ces sentiments, mais plutôt  le déclencheur de ces émotions qui vous appartiennent déjà. Vous pouvez ressentir de la colère parce que vous vous sentez impuissant or craignez que votre enfant n'arrive jamais à rien. Ou bien encore vous pouvez vous sentir coupable de ne pas réussir en tant que parent. A dire vrai, vous devriez faire très attention à ce pas laisser ces sentiments vous entraîner à pousser davantage encore vos enfants, afin que VOUS puissiez vous sentir mieux. Il s'agit là de l'une des choses à faire les plus difficile en tant que parent : apprendre à gérer ses émotions difficiles plutôt que de demander à leurs enfants de faire cela pour eux. C'est la première étape pour éviter les luttes de pouvoir. 

Pourquoi est-il tellement important d'éviter les luttes de pouvoir ? Parce qu'elles vont justement entraîner ce que vous craignez le plus. Votre enfant vit sa vie en réaction à vous, plutôt qu'en faisant ses choix autonomes. Apprendre à faire ses propres choix est une compétence nécessaire pour développer l'auto-motivation.  

Comment pouvez-vous éviter de vous laisser entraîner dans cette lutte de pouvoir ?  Voici sept conseils qui pourront véritablement vous aider.
  1. Vous n'êtes pas responsable des choix que fait votre enfant. Comprenez que vous n'êtes pas responsable des choix que votre enfant fait dans sa vie. Si vous vous imposez ce fardeau, il est impossible de le faire sans créer une lutte pour avoir le contrôle sur un autre être humain. En tant que parent, vous devez évaluer votre succès sur la façon dont vous vous conduisez, et pas sur ce que votre enfant choisit de faire ou non. Faire du bon boulot en tant que parent, c'est faire tout ce que vous pouvez, en tant que personne responsable. Cela ne signifie pas que vous allez éduquer un enfant parfait qui aura fait tous les bons choix. Une fois cette idée bien intégrée, vous allez voir que votre niveau d'anxiété au sujet du comportement et des décisions de votre enfant va considérablement diminuer. Vous pourrez ainsi percevoir votre enfant de manière plus objective, sans filtre subjectif, et serez en mesure de le guider, parce que vous aurez vu ce dont il avait réellement besoin.
  2. Vous ne pouvez pas forcer quelqu'un à penser que quelque chose est important pour lui, mais vous pouvez l'influencer. Il n'est pas possible d'obliger quelqu'un à avoir envie de faire quelque chose qui ne l'intéresse pas ou qu'ils ne veut pas faire. Nos enfants viennent avec leurs propres gènes, tempérament et libre-arbitre. Essayer de changer votre enfant pour obtenir quelque chose de lui ne marchera pas à long-terme et finira le plus souvent en lutte de pouvoir. Ce que vous pouvez faire, c'est essayer d'influencer votre enfant en utilisant uniquement ce qui vous appartient. Par exemple, lorsqu'il s'agit des devoirs, vous pouvez structurer l'environnement afin de maximiser la probabilité que le travail soit fait. 

  3. Réfléchissez aux limites que vous souhaitez poser à votre enfant. Prenez la résolution de bien y réfléchir et de prendre les bonnes décisions, plutôt que d'essayer de contrôler celles de votre enfant. Accordez-vous un peu de temps pour réfléchir aux limites que vous souhaitez poser à votre enfant. Qu'est-ce qui est important pour vous ? Soyez conscient de ce qui est en votre pouvoir ou non, en votre qualité de parent. Ce qui fera la plus grosse différence dans la vie de votre enfant (et qui l'aidera à devenir une personne responsable faisant les bons choix), c'est d'apprendre à l'inspirer, plutôt qu'à le contrôler. Votre meilleure stratégie éducative consiste à construire avec lui une relation positive. Les enfants souhaitent faire plaisir aux gens qu'ils aiment. Vous ne pouvez pas le forcer à accepter vos valeurs, mais vous pouvez l'inspirer à le faire. Pour parvenir à se faire écouter d'un enfant, il faut que les bonnes conditions soient réunies. Pour cela, faites consciemment l'effort de "saupoudrer" votre relation d'interactions positives plutôt que négatives. Câlinez-le, montrez-lui votre affection, riez, passez du temps ensemble. Faites-lui part de ce que vous appréciez plutôt que de le corriger constamment, de lui faire la morale, de vous plaindre, de crier, ou de le réprimander. Ne vous méprenez pas cependant, en tant que parent, vous devez corriger et réprimander votre enfant, mais chaque fois que vous faites cela, faites-le suivre d'interactions positives. La plupart des enfants seront heureux d'écouter et d'être guidés par des personnes qu'ils aiment et qu'ils respectent.
  4. Devez-vous sanctionner lorsque votre enfant ne fait pas ses devoirs ? Les parents se demandent souvent s'ils doivent ou non sanctionner leur enfant quand il ne fait pas ses devoirs, ou bien laisser faire et... advienne que pourra.  Je pense que vous pouvez donner des sanctions, cela machera peut-être, même si c'est juste temporaire. Peut-être votre enfant apprendra-t-il à agir de façon responsable ou à utiliser son anxiété pour se motiver. Vous ne pouvez pas changer quelqu'un, mais les sanctions peuvent effectivement pousser certains enfants à faire une partie de leurs devoirs. Il n'est pas possible de "programmer" son enfant pour qu'il aime travailler, mais vous pouvez créer un environnement qui encourage de bonnes habitudes de travail. Les enfants qui font régulièrement leur travail scolaire et qui étudient s'en sortent mieux à l'école et dans la vie en général.
  5. Comment structurer son environnement pour lui donner envie d'étudier ? Comme je l'ai dit, il n'est pas possible de faire faire à un enfant quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, mais on peut structurer son environnement de façon à augmenter la probabilité que le travail soit fait. Lorsque les résultats de votre enfant chutent, ou bien lorsqu'il rend ses devoirs en retard, vous êtes automatiquement amené à le superviser pour l'aider à se reprendre. Vous pouvez vous assurer qu'à certains moments dans la journée, il ne soit pas autorisé à faire autre chose que du travail scolaire. La règle peut être que tout appareil électronique (portable, ordinateur, télé, etc.) soit interdit pendant ce temps-là : simplement le devoir et l'étude. En faisant cela, vous donnez à votre enfant la structure nécessaire pour qu'il fasse ce qu'il n'aurait probablement pas fait de lui-même. Pendant cette heure et demie réservée au travail, vous devriez être à proximité afin de faire respecter les règles que vous avez fixées. Fixez la durée à l'avance et lorsque le temps est passé, laissez votre enfant libre d'aller ailleurs, que le travail soit fait ou pas. Soyez consistant avec ce qui a été prévu, même si votre enfant proteste et lutte. En faisant cela, vous créez la possibilité que votre enfant effectue du travail et peut-être qu'avec le temps, crée de meilleures habitudes de travail. C'est tout. Ce plan doit être en place, qu'il ait des devoirs ou non. S'il n'a pas de devoirs, il peut lire, réviser ou étudier. Faites-lui savoir que ces règles seront rediscutées lorsque ses résultats commenceront à refléter son potentiel réel, et que vous n'aurez plus d'observations de professeurs concernant des devoirs non faits. Lorsque c'est accompli, dites-lui que vous serez heureux (se) de le laisser complètement en charge de son propre travail.
  6.  Parent d'un enfant rebelle ? Les enfants vraiment rebelles, qui semblent imperméables aux sanctions, mettent en réalité leurs parents à l'épreuve. Certains de ces enfants peuvent souffrir d'un déficit d'attention avec hyperactivité, d'un trouble de l'opposition, de problèmes d'apprentissage, de troubles émotionnels ou bien d'autres choses encore. La provocation est devenue une façon pour eux d'essayer de résoudre leurs problèmes. Les parents d'un enfant rebelle doivent toujours avoir l'esprit qu'ils doivent s'efforcer de construire une relation positive, même si cela est très difficile. Par dessus tout, faites en sorte d'éviter de vous laisser entraîner dans une lutte de pouvoir. Il faudra à ces enfants-là davantage d'opportunités d'apprentissage, de sanctions, de récompenses, et davantage de temps, pour qu'ils apprennent ces leçons. Et si rien ne change, que votre enfant continue de se rebeller, vous devez continuer à travailler sur vous, pour être patient et conscient de vos propres limites. Il est très important de continuer de montrer à l'enfant que vous l'aimez.
  7. Un message très simple à passer à votre enfant. Soyez clair, concis et direct. Le message simple à passer à votre enfant, sans long discours ou grande conversation, est le suivant : "Ton boulot, ta responsabilité à toi, c'est de faire tes devoirs et de donner un coup de main dans la maison. C'est ce que j'attends de toi. Lorsque tu as fait ça, après tu es libre de faire ce que tu veux." Souvenez-vous qu'en tant que parent, votre travail consiste essentiellement à aider votre enfant à faire le sien. 

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